Pour une acoustique numérique











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La musique, quatrième art des sept de la classification établie par Étienne Souriau au 20ᵉ siècle, a été inventée il y a maintenant au moins 35 000 ans et repose depuis toujours sur la même et simple définition, à savoir : une association de sons et de silences ne dépendant pas nécessairement d’une règle ou d’une organisation de langage. Elle est une des rares pratiques que nous attribuons exclusivement à l’être humain : même un oiseau sifflant une mélodie n’a pas conscience de son art, il tente en réalité uniquement de communiquer ; c’est l’Homme entendant ces sons qui va créer lui-même une musique dans sa tête. L’être humain, lui, ne possède pas de vastes capacités physiologiques afin de créer des sons variés ou du moins en a vite trouvé les limites, mais étant le seul à pouvoir créer et composer de la musique, ce dernier a inventé des techniques et des instruments afin de pouvoir décupler ses capacités et enrichir ses productions.  C’est pourquoi la facture instrumentale est apparue quasiment en même temps que la musique ; il s’agit d’une pratique très technique nécessitant un grand savoir-faire, qui s’est transmis et amélioré au fil des siècles afin de proposer des sons toujours nouveaux et de meilleure qualité.
Or de nos jours, après des milliers d’années d’innovation et de progression, le monde acoustique semble s’être fermé aux nouvelles possibilités offertes par notre époque. Si les instruments numériques se sont parés de nouvelles technologies et de nouveaux matériaux, les instruments traditionnels, eux, n’ont pas exploré les perspectives que peuvent leur offrir ces nouveautés. Mais, alors une fracture se dessine entre ces deux univers, alors que les instruments numériques continuent de progresser et d’innover, les acoustiques, eux, n'évoluent plus, et il devient légitime de se demander pourquoi eux aussi ne pourraient pas profiter des innovations du numérique afin d’explorer de nouvelles propriétés et qualités sonores. Nous parlerions alors d’artisanat numérique et d’instruments à conception transacoustique. Tant sur le processus de fabrication que sur la forme finale, le numérique pourrait amener ses atouts afin de faire évoluer ces instruments et leur imaginer un nouveau futur.




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